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juin 1590. 53
le peuple crioit tout haut que cet aumosnier avoit été fortuné d'être tué dans une si sainte action.
Le même jour, le chevalier d'Aumale fit une sortie sur les royalistes du côté de la porte Saint-Antoine; et favorisé de l'artillerie qui étoit sur Ies remparts, les obligea de se retirer au plus vite à Charenton, les ayant poursuivis jusques-là.
Le lundy quatriéme du mois de juin, un nommé Moret avec plusieurs autres bourgeois furent jettes dans l'eau (0, pour avoir dit qu'il seroit bon de faire Ia paix avec le roi de Navarre. Or tous ceux qui parloient de paix étoient regardés pour fauteurs des hérétiques.
Le sieur Gouard, peu de temps auparavant ambassadeur à Rome, soit de son mouvement propre, ou avec Ie consentement du roi de Navarre, demanda à communiquer avec le légat. U fut conduit à la maison de Gondi, où le légat et le cardinal de Gondi se trouverent. On y parla de la paix, mais à condition que le roi de Navarre se feroit catholique. Gouard ne répondit rien à cette condition ; mais de retour, il la communiqua à quelques gentilshommes de l'armée, qui sollicitèrent le comte de Soissons d'en aller parler au Roi, et de lui remontrer la perte de la ville de Paris, la plus riche et la plus peuplée du royaume; et en même temps la perte de tant de noblesse qui Ie suivoit, et qui periroient s'il continuoit la guerre. Mais le Roi ne répondit rien à la condition.
Le mardy douzième de juin, le roi de Navarre attaqua le château du bois de Vincennes. Le chevalier d'Aumale, qui en reçut à temps l'avis, y accourut avec mille
f 0 Purent jettes dans T eau : Cétoit la peine prononcée par leis Seize contre cenz qui parloient de paix.
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